Crépuscule
Un long slam que j'avais écrit pour conclure ma traversée du désert à une époque. Ou la contemplation de la fin d'un chagrin.
Mordu par le froid
Installé inconfortablement sur ma barrière
Foutue est ma foi
Le vent s'infiltre maintenant dans mon coeur ouvert
Les muscles contractés pour trouver un peu de chaleur
Ou pour tenter d'encaisser l'habituelle douleur ?
Je soupire et balaie de la main ces pensées lunatiques
Pour enfin profiter du paysage et de sa beauté lyrique
Car devant moi s'étend ce coucher de soleil
Qui, ce soir de février, efface toute merveille
A cette lumière lointaine mes yeux fatigués s'attèlent
Et je me projette bien loin de mon enveloppe charnelle
Je m'envole alors accroché à mes rêves et leurs ailes
Somptueuses au feeling éternel
Je plonge dans le ciel que recouvre l'aura de cette chandelle
Mystérieuse, sans limite et si belle !
Une telle beauté adoucirait le plus énervé et déprimé
Des darblés enfermé dans son HLM enflammé
Comment une telle richesse peut-elle se permettre d'exister
Avec toute cette détresse et cette misère à ma portée ?
Simplement mon frère car le Soleil est naturel
Et la pauvreté, aussi cruelle soit-elle, est humaine
Tandis que le temps s'écoule toujours sans répit
Tel ce vent qui ne cesse de souffler dans ce pays
Qui m'irrite plus qu'il ne me ravit
Je souris
Non point à cause de ce froid mordant et difficile
Ou encore de ma soeur et de ses tendres caprices
Je souris devant la simplicité de la nature et de son éclat infini
Qui m'inonde d'une vague de plénitude simplement jouissive
Dans les vastes pâturages de ce royaume qui captivent mes yeux
Le paysage est sillonné de vertes vagues soufflées par les Dieux
Le Soleil fondant vers un autre monde
Les ombres s'étendent lentement sur ces terres
Comme ce châle de mélancolie immonde
Qui voila et enterra mes funestes chimères
Les vieux arbres plient sous la houle
Comme ma raison sous mon amour fou
Autrefois
Mais là, seule ma capuche tremble sur mon visage
Relation intime entre le Soleil fuyant, la nature sage
Et moi
Les dernières lumières s'étalent dans ce ciel crépusculaire
Où planent encore quelques sombres rapaces
Silencieux mystères et diurnes gardiens de cet univers
Où la vie et la mort sans arrêt repassent
Les étoiles urbaines ont oublié ces plaines dénudées
Où seuls règnent ces astres aux rêves désenchantés
L'exaltation de ma puissante imagination
Prend source dans cette intense contemplation
J'y entends une mélodie, un petit rif de guitare qui me ressemble
Mes ouïes sont alors illuminées par une pluie de scintillements
La magie atteint sans retenue son paroxysme fatidique
Lorsque mes pauvres yeux s'élèvent vers ce ciel mystique,
Ma foi, digne des plus grandes mythologies antiques !
Brisé car enivré est mon orgueil réservé et atypique
Powet Sentimwen Aïe Fayatik...
Les nuages voguent tels des vaisseaux paisibles et spacieux
Mon coeur volant s'en va les rejoindre et toucher les cieux
Toutes ces divines couleurs mariées avec une telle aisance
Aboutissent à une toile belle à en révoquer la Renaissance
Et ce Soleil agonisant qui bazarde ses derniers rayons
Sur cette terre peu à peu envahie par les nocturnes ombres
Lascive disparition à travers la brumeuse ligne d'horizon
Tandis que dans mon dos, en totale discrétion,
La mystérieuse et séduisante Lune fait son apparition
Le spectacle touche à sa fin
Le Soleil accomplit son rituel quotidien
La Lune étend à son tour son emprise sur le royaume de Gaya
Je descends alors de ma clôture, l'esprit encore chaud et faya
Plus d'une heure passée devant ce paysage éphémère
Des pensées de paix imprégnées du lyrisme de Baudelaire
Le coeur amputé bercé par des rêves d'une naturelle pureté
L'âme soulagée par des sentiments d'une trop rare beauté
C'est le pas déterminé et le torse bombé
Qque je me dirige vers mon insaissable destinée
Et peu importent les cauchemars et obstacles rencontrés
Ce sera toujours avec le sourire sur mes lèvres ensanglantées
Je dédie cette ode aux trois muses de ma vida
Mama, Eva et Malika
Que vous soyez toujours éclairées par votre étoile
Insh'Allah