Crépuscule

Publié le par Maxime Fidèle

Un long slam que j'avais écrit pour conclure ma traversée du désert à une époque. Ou la contemplation de la fin d'un chagrin.

 


 

 

Mordu par le froid

Installé inconfortablement sur ma barrière

Foutue est ma foi

Le vent s'infiltre maintenant dans mon coeur ouvert

Les muscles contractés pour trouver un peu de chaleur

Ou pour tenter d'encaisser l'habituelle douleur ?

Je soupire et balaie de la main ces pensées lunatiques

Pour enfin profiter du paysage et de sa beauté lyrique

Car devant moi s'étend ce coucher de soleil

Qui, ce soir de février, efface toute merveille

A cette lumière lointaine mes yeux fatigués s'attèlent

Et je me projette bien loin de mon enveloppe charnelle

Je m'envole alors accroché à mes rêves et leurs ailes

Somptueuses au feeling éternel

Je plonge dans le ciel que recouvre l'aura de cette chandelle

Mystérieuse, sans limite et si belle !

Une telle beauté adoucirait le plus énervé et déprimé

Des darblés enfermé dans son HLM enflammé

Comment une telle richesse peut-elle se permettre d'exister

Avec toute cette détresse et cette misère à ma portée ?

Simplement mon frère car le Soleil est naturel

Et la pauvreté, aussi cruelle soit-elle, est humaine


 

Tandis que le temps s'écoule toujours sans répit

Tel ce vent qui ne cesse de souffler dans ce pays

Qui m'irrite plus qu'il ne me ravit

Je souris

Non point à cause de ce froid mordant et difficile

Ou encore de ma soeur et de ses tendres caprices

Je souris devant la simplicité de la nature et de son éclat infini

Qui m'inonde d'une vague de plénitude simplement jouissive

Dans les vastes pâturages de ce royaume qui captivent mes yeux

Le paysage est sillonné de vertes vagues soufflées par les Dieux

Le Soleil fondant vers un autre monde

Les ombres s'étendent lentement sur ces terres

Comme ce châle de mélancolie immonde

Qui voila et enterra mes funestes chimères

Les vieux arbres plient sous la houle

Comme ma raison sous mon amour fou

Autrefois

Mais là, seule ma capuche tremble sur mon visage

Relation intime entre le Soleil fuyant, la nature sage

Et moi

 

 

Les dernières lumières s'étalent dans ce ciel crépusculaire

Où planent encore quelques sombres rapaces

Silencieux mystères et diurnes gardiens de cet univers

Où la vie et la mort sans arrêt repassent

Les étoiles urbaines ont oublié ces plaines dénudées

Où seuls règnent ces astres aux rêves désenchantés

L'exaltation de ma puissante imagination

Prend source dans cette intense contemplation

J'y entends une mélodie, un petit rif de guitare qui me ressemble

Mes ouïes sont alors illuminées par une pluie de scintillements

La magie atteint sans retenue son paroxysme fatidique

Lorsque mes pauvres yeux s'élèvent vers ce ciel mystique,

Ma foi, digne des plus grandes mythologies antiques !

Brisé car enivré est mon orgueil réservé et atypique

Powet Sentimwen Aïe Fayatik...

Les nuages voguent tels des vaisseaux paisibles et spacieux

Mon coeur volant s'en va les rejoindre et toucher les cieux

Toutes ces divines couleurs mariées avec une telle aisance

Aboutissent à une toile belle à en révoquer la Renaissance

Et ce Soleil agonisant qui bazarde ses derniers rayons

Sur cette terre peu à peu envahie par les nocturnes ombres

Lascive disparition à travers la brumeuse ligne d'horizon

Tandis que dans mon dos, en totale discrétion,

La mystérieuse et séduisante Lune fait son apparition

 

 

Le spectacle touche à sa fin

Le Soleil accomplit son rituel quotidien

La Lune étend à son tour son emprise sur le royaume de Gaya

Je descends alors de ma clôture, l'esprit encore chaud et faya

Plus d'une heure passée devant ce paysage éphémère

Des pensées de paix imprégnées du lyrisme de Baudelaire

Le coeur amputé bercé par des rêves d'une naturelle pureté

L'âme soulagée par des sentiments d'une trop rare beauté

C'est le pas déterminé et le torse bombé

Qque je me dirige vers mon insaissable destinée

Et peu importent les cauchemars et obstacles rencontrés

Ce sera toujours avec le sourire sur mes lèvres ensanglantées

 

 

Je dédie cette ode aux trois muses de ma vida

Mama, Eva et Malika

Que vous soyez toujours éclairées par votre étoile

Insh'Allah

 





Publié dans Poésie-Slam

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