Wounded Rhymes : aérien et envoûtant

Publié le par Maxime Fidèle

LLAlbumCover500.jpg

 

 

La couverture de l'album est illustrée par une photographie en noir et blanc, légèrement vintage, qui montre un énorme roc aux contours tortueux trônant aux milieux d'une caillasse et d'autres rochers aussi noirs que le charbon, au bord d'un rivage à marée basse. Malgré les couleurs très sombres et très amères comme l'orage se profilant à l'horizon de la photographie, celle-ci témoigne d'une certaine beauté exacerbée par les trois griffures d'encre tranchant la couverture.

 

Si ça paraît être un détail, entre son premier album beaucoup plus coloré Youth Novels sorti en 2008 et cet opus sorti en 2011, la chanteuse suédoise de 26 ans Lykke Li a vécu une rupture amoureuse qui se ressent à travers ces chansons déchirées entre violence tribale et mélancolie aérienne. La traduction littéraire de Wounded Rhymes, titre de l'album, signifie d'ailleurs "rimes blessées".

 

561954_377388198974012_2022195244_n.jpg

 

Si les sujets abordés par Lykke Li ne sont pas nouveaux (l'amour et ses travers) et qu'elle oeuvre dans un genre musical aussi répandu que la pop, nous sommes loin d'avoir affaire à une artiste enfermée dans un carcan conventionnel de soupe musicale, telles Katy Perry ou Lady Gaga. Non seulement, cette demoiselle a une signature vocale qui la démarque facilement du reste de la scène pop mais surtout il est impossible de retrouver sa musique ailleurs que dans cet opus,  de l'indie rock aux influences tribales très fortes.

 

Je n'ai pas encore écouté son premier album, l'ayant découvert sur le tard, mais Wounded Rhymes montre une certaine maturité dans l'interprétation comme dans l'atmosphère de cet album, tantôt très énergique mais rarement joviale, tantôt très mélancolique mais rarement mélodramatique. En effet, certains morceaux comme Youth Knows No Pain ou Get Some fracassent tout sur leur passage grâce à des instru martelées par des choeurs et des percussions dont les puissants échos vibrent au plus profond de nous.

 

 

 


 

 

Mais après nous avoir secoué dans tous les sens avec ces morceaux massifs et endiablés, Lykke Li nous réserve le meilleur dans les morceaux les plus posés où elle laisse éclater le diamant brut de sa voix : imparfaite mais éclatante. C'est dans les morceaux comme Love Out of Lust ou Silent My Song que l'émotion détonne le plus, comme si elle donnait une voix au fantôme de son amour, d'une beauté aussi noire que la pochette de son album. Je ne vous parle même pas de sa facilité déconcertante à chanter des refrains d'une qualité toujours efficace et indéniable.

 

536278_4100688960576_1384235701_n.jpg

 

En bref, cet album n'a pas été applaudi par les critiques et la majorité de la Toile en 2011 pour rien. Je me sens bête de le découvir qu'aujourd'hui car le dernier effort de Lykke Li est un véritable rayon de soleil au milieu d'une matinée glacée d'hiver et est sans aucun doute pour moi le coup de coeur de l'année avec Born To Die de Lana Del Rey. Difficile de retenir des morceaux en particuliers mais j'ai été plus envoûté par I Follow Rivers, Love Out of Lust et surtout les deux dernières minutes de I Know Places. Je pense que je vais écouter son premier album et suivre de très près cette artiste vraiment prometteuse...

 

 

17,5/20

 

 

P.S. : en plus de l'album, je vous conseille d'écouter ce remix qui donne une dimension plus dansante au tube I Follow Rivers !

 

 

 

 


 

 


Publié dans Musique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article